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L'agression

C'est l'histoire d'une parole, du geste d'un proche, d'un ami, d'un professeur ou d'un parent accueilli comme une agression. La réaction immédiate est similaire à celle de la peau qui reçoit une gifle.

Vous êtes assommé, vous rougissez, vous vous mettez en colère, répondez plus fort, claquez la porte, à moins que vous ne préfériez vous renfermer sur vous même, augmenter l'épaisseur de cette carapace qui vous protège.

Cette expérience nous l'avons tous vécu, des plus durs au plus tendres d'entre-nous, elle a laissé des traces, intimes, pouvant aller jusqu'à la perte de confiance, et dans nos relations à l'autre.

 

 

Yoga, Printemps & Colère

Le yoga est une discipline évolutive à l'infini. Il permet d'expérimenter les ressentis,  afin de les approfondir pour que la conscience les assimile sans passer par le mental.

Et parfois, à force de travail un fin rayon de lumière offre un éclairage nouveau... c'est ce qu'il m'est arrivé durant une session où le thème était le printemps.

Le printemps dans la culture asiatique est la saison du bois, symbole du renouveau avec la croissance des végétaux et la pousse de nouveaux rameaux. Le foie en est l'organe associé, c'est lui qui permet à nos corps de passer du yin le plus profond au yang croissant, la colère et la frustration en sont les principales manifestations.

En yoga nous travaillons souvent cette saison avec des asanas très symboliques comme l'Arbre, le Bâton, et toutes les visualisations autour du bois.

Or durant cette fameuse session, l'enchainement d'asanas et la visualisation autour du thème bois m'ont offert d'entrevoir l'erreur de sur-réaction face à ce que l'on prend à juste titre ou non pour une agression.

Réagir est un réflexe primaire de notre système nerveux sympathique, notamment pour nous défendre. Notre mental n'intervient pas ou peu et c'est pourquoi il est difficile de maîtriser cette réaction qui peut nous être nocive.

Travailler autour de l'arbre, de l'équilibre, de la stabilité, visualiser l'Arbre, ressentir son écorce, percevoir son odeur, s'imaginer être lui... un travail de plusieurs séances et de nombreuses heures ! 

C'est grâce à ce travail que l'évidence a pu m'apparaître. D'une telle simplicité qu'il est difficile de trouver les mots pour la transmettre.

 

 

Et si cela ne m'appartenait pas ?

Et si cette agression ne m'était pas destinée ? Et même si la cible est bien moi-même, en quoi suis-je responsable ?

Et si ma propre réaction non seulement ne me protégeait pas mais à contrario m'était préjudiciable ?

Pourquoi ne pas regarder cet évènement avec le regard neutre de l'observateur, sans jugement ni sur l'émetteur ni sur nous même. 

 

En adoptant cette attitude nous pouvons constater que ces agressions ne nous sont pas destinées. Elles sont la partie émergée de la problématique de celui que nous prenons pour un assaillant.

Savoir se détacher de l'autre pour lui laisser sa colère, son envie, sa jalousie, son chagrin... afin de cultiver pour nous-même avant de les partager, notre calme, notre bienveillance et notre amour !

 

J'ai souvent l'impression d'écrire moins bien ce que d'autres ont déjà fait avant moi. Mais j'ai un besoin incontournable de partager ces expériences de conscience par la pratique du yoga. Pour vous offrir ce que d'autres m'ont offert : nous sommes acteurs de notre libération et le yoga en est l'instrument !